home page archivio documenti album multimediale biblioteca links scrivici
  
Haïti abandonnée, Venezuela diabolisé :
deux poids, deux mesures de l’Amérique du Nord



(Article envoyé au journal haïtien « Le nouvelliste » pour publication


Depuis plusieurs mois, l’administration du président Donald Trump relance avec vigueur la thèse du « Venezuela narco-État ». Selon ce récit officiel, Caracas serait devenue une plaque tournante du trafic de drogue à destination des États-Unis, justifiant ainsi embargos, sanctions et menaces d’intervention militaire. Mais les analyses les plus sérieuses contredisent cette reconstruction propagandiste.
     L’ancien directeur de l’Agence antidrogue des Nations Unies, Pino Arlacchi, qui a dirigé l’UNDCP et le bureau onusien de Vienne, a rappelé dans un article publié par Il Fatto Quotidiano (30 août 2025) que le Venezuela « était et reste totalement étranger au circuit de la production, du trafic et même de la consommation de drogues dures ».
     Le Rapport mondial sur les drogues 2025 des Nations Unies confirme que seulement 5 % de la cocaïne colombienne transite par le territoire vénézuélien, contre des milliers de tonnes qui passent par la Colombie, le Guatemala et surtout le Mexique, véritables plaques tournantes du narcotrafic continental.
     L’Europe elle-même, dans son Rapport 2025 sur les drogues, ne mentionne pas le Venezuela parmi les routes significatives : le supposé Cartel de los Soles n’est qu’une légende commode destinée à justifier la pression géopolitique exercée sur un pays qui, par un hasard révélateur, possède l’une des plus grandes réserves pétrolières de la planète.
     La géographie ne ment pas : le Venezuela n’a ni grandes zones de culture de coca, ni ports stratégiques pour les routes principales de la drogue. Mais la politique peut renverser la réalité lorsque le véritable objectif est l’énergie.
     Comme l’a écrit Arlacchi, Trump aurait lui-même reconnu que « le gouvernement de Maduro est assis sur une montagne de pétrole que nous devons acheter ». Derrière la croisade contre le prétendu narcostato bolivarien se cache donc une autre substance, bien plus précieuse : le pétrole.
     Pendant que Washington dépense des milliards de dollars pour déployer des flottes navales et des milliers de marines dans les Caraïbes, Haïti – à quelques centaines de kilomètres à peine – s’enfonce dans le chaos. La capitale, Port-au-Prince, est en grande partie sous le contrôle des bandes armées ; la population vit au rythme des enlèvements, des pillages et des violences ; même l’aéroport international fonctionne par intermittence. Mais Haïti n’a ni pétrole, ni terres rares, ni gisements stratégiques. Elle n’a que son peuple, épuisé mais digne, qui réclame sécurité, travail, et pain.
     Pourtant, une infime partie des moyens militaires mobilisés contre le Venezuela suffirait à rétablir l’ordre à Haïti, à désarmer les gangs, à rouvrir écoles et hôpitaux, à redonner espoir à des millions de citoyens. C’est là la contradiction morale la plus éclatante de l’Amérique du Nord : dépenser pour menacer ceux qui ont du pétrole, et ignorer ceux qui n’ont rien.
     Si les États-Unis veulent vraiment défendre la sécurité et la civilisation de l’hémisphère occidental, qu’ils commencent par Haïti, où la sécurité est une urgence réelle et la civilisation en péril. Le reste – comme la guerre à la drogue vénézuélienne – n’est que théâtre géopolitique.




Haiti abbandonata, Venezuela demonizzato:
due pesi e due misure dell’America del Nord


(Articolo inviato al giornale haïtiano « Le nouvelliste » per la pubblicazione


Da alcuni mesi l’amministrazione del presidente Donald Trump rilancia con forza la tesi del «Venezuela narcostato». Secondo questa narrazione ufficiale, Caracas sarebbe divenuta una piattaforma del traffico di droga diretto verso gli Stati Uniti, e perciò meriterebbe embarghi, sanzioni e persino la minaccia di interventi militari. Ma le analisi più serie smentiscono questa costruzione propagandistica.
     L’ex direttore dell’Agenzia antidroga delle Nazioni Unite, Pino Arlacchi, già a capo dell’UNDCP e dell’Ufficio Onu di Vienna, ha ricordato in un articolo pubblicato da Il Fatto Quotidiano (30 agosto 2025) che il Venezuela «era ed è del tutto estraneo al circuito della produzione, del traffico e perfino del consumo di droghe pesanti».
Il Rapporto mondiale sulle droghe 2025 delle Nazioni Unite conferma che solo il 5% della cocaina colombiana transita sul territorio venezuelano, contro le migliaia di tonnellate che passano per Colombia, Guatemala e soprattutto Messico, veri snodi del narcotraffico continentale.
     L’Europa stessa, nel suo Rapporto 2025 sulle droghe, non menziona il Venezuela tra le rotte significative: il presunto Cartel de los Soles è una leggenda utile a giustificare la pressione geopolitica su un Paese che, guarda caso, possiede una delle più grandi riserve petrolifere del pianeta.
     La geografia non mente: il Venezuela non ha né vaste aree di coltivazione di coca, né porti strategici per le rotte principali della droga. Ma la politica può ribaltare la realtà quando il vero obiettivo è l’energia.
     Come ha scritto Arlacchi, Trump avrebbe ammesso che «il governo di Maduro è seduto su una montagna di petrolio che noi dobbiamo comprare». Dietro la crociata contro il presunto narcostato bolivariano si nasconde dunque un’altra sostanza, ben più preziosa: il petrolio. Mentre Washington spende miliardi di dollari per dispiegare flotte navali e migliaia di marines nei Caraibi, Haïti – a poche centinaia di chilometri di distanza – sprofonda nel caos. La capitale, Port-au-Prince, è in gran parte sotto il controllo delle bande armate; la popolazione vive tra rapimenti, saccheggi e violenze; persino l’aeroporto internazionale è ancora bloccato. Ma Haiti non ha petrolio, né terre rare, né giacimenti strategici. Ha solo il suo popolo, stremato ma dignitoso, che chiede sicurezza, lavoro e pane.
     Eppure basterebbe una minima parte delle risorse militari mobilitate contro il Venezuela per ristabilire l’ordine ad Haïti, disarmare le gang, riaprire scuole e ospedali, e restituire speranza a milioni di cittadini. Ecco la contraddizione morale più evidente dell’America del Nord: spendere per minacciare chi ha il petrolio, e ignorare chi non ha nulla.
     Se davvero gli Stati Uniti vogliono difendere la sicurezza e la civiltà dell’emisfero occidentale, comincino da Haïti, dove la sicurezza è un’urgenza reale e la civiltà è in pericolo. Il resto – come la guerra alla droga venezuelana – non è che teatro geopolitico.

di Giovanni Corrao - 06/11/2025



Edere repubblicane - Copyright © 2025 WebMaster: Giovanni Corrao